Elue, notre équipe s’engage en un premier temps à l’établissement d’un moratoire sur le déploiement des caméras. Un audit de fonctionnement sera exigé. Ensuite, soucieuse de faire vivre la démocratie participative, et légitimer l’action publique qui en découlera, notre équipe s’engagera à solliciter directement les sénonais. Un référendum local sera organisé en 2027 pour trancher sur la question de la vidéo-surveillance à Sens, ses modalités, son déploiement ou son retrait partiel.
A ce jour, le réseau de vidéo-surveillance comprend 115 caméras (2023) dont les images sont transmises à un Centre de Supervision Urbain (CSU).
Ce réseau, et plus encore son actuel renforcement, pose question à la fois sur le plan philosophique, mais surtout sur l’efficience, le bénéfice réellement porté à la sécurité des citoyens par rapport aux coûts engagés. Notre équipe rejoint l’avis de la Cour des Comptes qui émet objectivement des réserves sur l’efficacité du déploiement de caméras dans les espaces urbains.
Les dernières violences urbaines de juillet 2023 montrent la limite de l’efficience du réseau de caméras. Les caméras déployées en grand nombre et appelées à être multipliées par l’équipe municipale actuelle, n’a pas empêché les violences urbaines ni les importantes dégradations opérées jusqu’à proximité du centre-ville. Ce sont bien les moyens humains qui ont contenus et mis un terme à cette période d’échauffourées urbaines.
A titre d’information pour une ville de 35 000 habitants, le nombre moyen de caméras installées sur la voie publique est de 66.2 en 2020, contre 58 en 2018.
Les études comparatives faites avec des villes de même ordre de grandeur que Sens et ayant des résultats positifs sur la baisse de la délinquance (à l’exemple de la ville de Montereau voisine), démontrent que la baisse de la délinquance est proportionnelle aux effectifs de police disponibles sur le terrain et non aux nombres de caméras installées.
La ville de Montereau bénéficie de deux fois plus de policiers nationaux que la ville de Sens, mais possède quasiment deux fois moins de caméras.
Le développement de la vidéo surveillance est justifié, selon l’actuelle municipalité, par les violences urbaines de juillet 2023 notamment. La municipalité souhaite doubler le nombre de caméras en 2024, ce qui laisse entendre un nombre de caméras porté à près de 230 unités soit 4 fois plus que la moyenne nationale, avec un taux d’environ une caméra pour 100 habitants.
La question doit être posée ! Doit-il y avoir dans notre ville un nombre de caméras plus important que le nombre de rues ?
La délinquance s’adapte au dispositif coercitif. La géographie de la délinquance évolue selon les zones vidéo-surveillées pour y échapper. Devons-nous accepter, dans ces conditions, l’augmentation du nombre de caméras ou procéder à un moratoire qui définit un statu quo ou la réduction du nombre de ces dernières?