La piétonnisation est un acte nécessaire
Le succès de l’aménagement de la Place de la République et des abords du Marché Couvert en 2000 est un manifeste en faveur de la piétonnisation et doit encourager cette démarche et convaincre les oppositions. Les différentes municipalités qui se succèdent depuis 2001, ont voulu, d’avantage par manque de courage que d’objectivité, transiger et conserver la coexistence véhicules/piétons qui n’est raisonnablement pas possible.
Le semi-piétonnier ne fonctionne pas.
Les aménagements de la rue de la République jonchée de chicanes et de protections, à l’instar de celles de la rue Alsace-Lorraine, Général De Gaulle, Victor Guichard, …, sont des échecs qui s’accumulent et ne contentent personne. L’aménagement de la Place Drapès n’est pas non plus une réussite. De nombreux dysfonctionnements sont à porter au bilan de ces aménagements coûteux : difficultés de circulation en voiture, excès de vitesse, cheminement piéton insécurisé, perte d’espaces fonctionnels et de capacités d’usage.
A mesure que les travaux d’aménagement de voirie ont été opérés depuis 20 ans, le dynamisme du centre-ville décline constamment et s’aggrave. Les séances de ripolinage n’aboutissent à rien. D’autres villes ont opté pour un choix résolument différent, radical et surtout « salvateur » : celui de piétonniser. La ville de Troyes constitue un parfait exemple dont les différentes municipalités sénonaises reconduites ne se sont pas inspirées.
Les enjeux associés sont multiples :
- sécurisation de l’espace public à l’échelle de l’Amande en l’absence de la circulation des voitures.
L’accès au centre-ville sera permis aux riverains, pour lesquels des spots de stationnements seront
créés. - libération de la chaussée dont la réfection progressive selon une charte d’aménagement permettra de supprimer les trottoirs, les baissières, les bornes … afin de pouvoir se mouvoir librement sans obstacle, (LES MOBILITES et L’ACCESSIBILITE UNIVERSELLE)
- végétalisation et notamment celle de pleine terre, permettant l’ombrage (îlots de fraîcheur) et l’embellissement
(ENVIRONNEMENT, ALIMENTATION, TOURISME), - création de places urbaines valorisant les commerces (ACTIVITES ECONOMIQUES) et propices aux animations et festivités (CULTURE). La place Victor Hugo sera ainsi libérée de ses actuelles $places de stationnement…
- justification du Plan Façades (dispositif pour la rénovation des façades) qui prend toute sa pertinence pour des secteurs piétonnisés,
- renouvellement urbain, avec la promotion de logements à destination d’une population vivant sans usage ou avec peu d’usage d’un véhicule (URBANISME),
- favoriser une nouvelle pratique de l’habitat non associé à l’emploi d’une voiture (ENVIRONNEMENT),
- mise en scénographie de notre patrimoine (PATRIMOINE),
- développement touristique par la mise en place de cheminements dédiés,
- développement économique par l’amélioration de l’accessibilité aux commerces et aux bars/restaurants,
- attractivité.
La piétonnisation que nous défendons n’est pas une fin en soi. C’est une mesure nécessaire, parmi d’autres, qui conduira au renouvellement profond et durable de notre centre-ville et donc de notre ville. Dépourvu de voitures, le fonctionnement du centre-ville va être modifié, et la capacité d’usage de l’espace public démultipliée. Nous voulons pour Sens, un centre-ville en émulation, actif, vivant digne d’une petite métropole.
Un centre-ville où les cafetiers et les restaurants investissent l’espace public sans contrainte ni nuisance routière.
Un centre-ville où les commerçants sont régulièrement autorisés à extérioriser leur achalandise.
Un centre-ville où les piétons peuvent déambuler au milieu des rues et contempler la ville en toute sécurité.