La municipalité se rachète une conduite en matière environnementale en se targuant du chauffage urbain, du souhait d’installer quelques ruches, de planter des fleurs et des arbres en pots pour s’enorgueillir d’une « ville à 4 fleurs ».
La municipalité confond en outre environnement et cadre de vie. Le budget commun est de 186 000€ pour l’année 2022, ce qui est a priori en dessous du 1% d’investissement en faveur des espaces verts dans le budget des villes françaises en moyenne.
La municipalité et les services de l’Etat ont lamentablement échoué. Ici comme ailleurs, la ville de Sens s’est étalée. Après la période du pavillonnaire qui a frappé la commune jusque dans les années 1990, le tertiaire phagocyte et ruine l’espace restant. Elus et Etat ont cédé aux sirènes du développement économique sans jauger la moindre alternative. Ainsi avons-nous construit et beaucoup construit (zone SUD), en long, en large et surtout en travers, sans pour autant que l’activité économique augmente, ni que la population municipale évolue. (https://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/25649491-reve-pavillonnaire-les-dessous-dun-modele/)
Développement économique ou environnemental ?
La « philosophie » de la municipalité actuelle oppose sans restriction les notions d’environnement et d’écologie à celles d’économie, de richesse, de croissance. En d’autres termes, le boulot d’abord, qu’il soit effectif ou non ! Dans ce jeu, l’argument de l’économie et celui de l’emploi s’imposent.
Par symétrie et par réflexe conventionnel, l’opposition (notamment les Verts) s’enferme dans ce jeu binaire, clame résilience, décroissance et mise en place de ceinture maraîchère en faisant fi du volet économique dont les propositions sont lacunaires, brouillonnes. Le travail de fond est absent et la réflexion de départ biaisée.
Les deux parties exposent par joutes verbales leurs théories qui relèvent d’idéologies mortifères. Car en matière environnementale, les Verts doivent également revoir leur copie.
L’adhésion de la population à la cause environnementale
En matière d’environnement, il est urgent d’agir. Nous devrons donc associer tous les sénonais et adapter notre discours. Nous adopterons un langage juste et approprié pour convaincre et faire adhérer à nos propositions finales. L’emploi des termes « durable », « responsable », « écoresponsable » ou « résilience » (dernière trouvaille) ont été dévoyés jusqu’à ne plus rien vouloir dire.
La conception de la ville doit répondre à un objectif d’équilibre. Pour cela, nous devons opter pour une politique pragmatique exigeant introspection collective et projection.
L’artificialisation des sols
L’étalement urbain et l’artificialisation des sols deviennent moralement de plus en plus proscrits au point que la législation s’organise (loi ELAN – 2018). A contrario, la municipalité actuelle opte pour repousser ses limites de manière insensée, à l’instar de projets de e-commerce en zone des Vauguillettes ou de plateformes logistiques.
En ville, la municipalité tourne le dos, par facilité, à la densification de son bâti. Nous devrons regénérer, recréer, réinventer.
La loi Solidarité Renouvellement Urbain (loi dite SRU -2000) proposait une nouvelle donne en matière d’urbanisation. Cette loi est connue pour l’un de ses principaux volets : celui de la mixité sociale obligatoire. Son autre volet, dont la non application ne fait l’objet d’aucune sanction, est la lutte contre l’étalement et la préconisation de la densification. L’objectif étant la régénération des villes pour permettre notamment l’application de la politique de la mixité sociale. Les programmations ANRU en constituent le fer de lance (depuis 2003) pour les quartiers dits sensibles. D’abord conçue pour un objectif social, cette loi est certainement plus vertueuse que souhaitée en étant une loi environnementale fondamentale avant l’heure.
Il nous faut prendre soin de demain en préservant la nature. C’est une question de survie. Urbaniser, c’est carboniser ! La réinvention de la société, celle de notre cité, est rendue nécessaire et fondamentale. Nos fonctionnements ne doivent pas capter plus de ressources que ce dont ils ont besoin. Il faut cesser de construire plus que l’on ne naît. La conception de la ville doit répondre à un objectif d’équilibre. Nous nous engagerons à la mise en œuvre d’un plan de transition écologique nécessaire et indispensable pour faire de Sens une ville verte, décarbonée, plus propre et écologique