En 2021, suite au départ de l’IESY (Institut d’Enseignement Supérieur de l’Yonne), pour éviter un gâchis moral et financier, les locaux sis rue Victor Guichard ont été acquis in extremis par l’agglomération.
L’enseignement supérieur reste très modeste à Sens : Ecole de Gestion et de Commerce (EGC), Institut de Formation aux Métiers de la Santé » Etienne Villain » (IFMS) et quelques BTS (Brevets de Techniciens Supérieurs).
En rien, cela ne peut constituer une fin !
La municipalité actuelle, à défaut d’ambition, ne manque pas d’exagération ! La qualification du site de « campus » ne peut être employée tant l’offre actuelle est diaphane : faiblesse du nombre d’étudiants, limitation des formations, absence de résidences étudiantes, absence de restaurants dédiés, absence d’équipements de recherche (bibliothèque, …).
La ville joue petit et s’enorgueillit de peu.
Vouloir développer l’enseignement supérieur à Sens, c’est vouloir créer un pôle de proximité, une ville universitaire d’équilibre : PESP (Pôle d’Enseignement Supérieur de Proximité). Conformément aux doctrines actuelles des politiques d’aménagement des territoires, il faut assurer un maillage et un redéploiement des infrastructures de formations.
Sens doit se positionner sans retenue et assurer son rôle de métropole de son propre territoire ! En assurer le leadership !
Développer l’enseignement supérieur est une riposte à la métropolisation, « à la France Périphérique », à laquelle la ville appartient.
L’avenir de Sens se joue dans sa capacité à devenir une ville universitaire. Le dynamisme de la cité sera proportionné à la pluralité et à la qualité des formations post-bac disponibles sur son territoire.
Les enjeux sont importants. Il s’agit de s’occuper de notre jeunesse, et de faire venir celle d’ailleurs pour entrevoir in fine dans ce schéma les retombées et perspectives économiques et sociales. Une ville devient plus dynamique lorsqu’elle a des jeunes !
Les jeunes sénonais (18-25 ans) partent étudier en masse et vivre principalement sur Dijon, Paris, Troyes et Lyon. Une inversion de tendance permettrait de soutenir l’économie locale en considérant que le montant moyen relatif à la consommation locale est de 12 000 à 15 000 €/an par étudiant. Tous les secteurs sont concernés : économiques, culturels, associatifs, l’emploi.
La présence d’étudiants
stimule la vie culturelle et sportive
Les étudiants sont en effet les premiers à fréquenter les cinémas, théâtres et salles de concert, et à se rendre dans les stades et les clubs de sport. Ils apportent une contribution majeure au développement économique. La présence d’une université ou d’une grande école est un argument fort pour inciter des employeurs et des cadres à s’installer. Par la suite, les collaborations se multiplient entre entreprises et institutions d’enseignement supérieur. A la clé, un effet bénéfique sur l’innovation, l’emploi et sur l’attractivité de la ville… et la possibilité de garder le jeune formé au-delà de ses études en devenant un habitant plein et entier de la ville.
Nombre d’étudiants à Sens et dans d’autres villes en 2020/2021
En 2020/2021, Sens a accueilli 384 étudiants (Atlas Régional – Effectifs d’étudiants). Par comparaison avec des villes et agglomérations de dimensions similaires, le constat est amer et les chiffres démontrent l’incapacité des différentes municipalités en la matière. Les étudiants représentent 0,64% de la population intercommunale !
A titre d’exemple, la ville d’Auxerre (population municipale : 34 000 habitants / agglomération : 67 000 habitants) a bénéficié de 1312 inscrits pour la même période, et notamment au sein d’IUT (Institut Universitaire Technologique) et de classes préparatoires.
La ville de Nevers (population municipale en baisse constante : 35 000 habitants/agglomération : 65 000 habitants) revendique le titre de seconde ville universitaire de Bourgogne avec ses 2900 étudiants répartis sur 50 formations (faculté de Droit, et 1ère année de médecine, ENFIP, …, BTS, licences, et classes préparatoires).
La ville de Troyes dont l’aire urbaine est plus importante que celle de Sens (population municipale en constante hausse : 63 000 habitants/agglomération : 173 000 habitants), présente des chiffres intéressants : plus de 11 400 inscrits en 2020/2021, avec une hausse de 30% en 10 ans.
En 2019, les étudiants représentaient 6,7% de la population de l’agglomération troyenne. Prévision en 2024 : + 1800 étudiants.
Le développement du pôle universitaire sur la ville de Châteauroux (population municipale : 43 000 habitants/ agglomération :73 000 habitants/2019) a été pris en exemple et étudié : 11 établissements d’enseignement, 40 diplômes, 2 000 étudiants représentant 2,73% de la population.
La population de la Communauté d’Agglomération du Grand Sénonais s’élève à 60 000 habitants soit un peu moins que celle de Châteauroux. Mais la pression démographique du Nord de l’Yonne (l’arrondissement de Sens) accrue par une migration de franciliens, et les atouts dont bénéficie la ville (proximité de Paris, maillage des réseaux de transport,…) confirme la pertinence du schéma d’implantation d’enseignement supérieur. Le Nord de l’Yonne et Sens, sont de facto le prolongement de l’Ile de France.
Par comparaison, raisonnablement, l’objectif à terme et pour minimum absolu à Sens, peut être fixé à une population d’étudiants comprise entre 1 500 et 2 000 (soit 2,5 à 3,5% de la population intercommunale).