CERCLE DE RÉFLEXION ET D’ÉTUDES POUR UNE ACTION MUNICIPALE

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CONSTAT

La ville souffre d’un manque d’animation qui suscite l’intérêt, le rassemblement.
L’offre culturelle apparaît donc limitée et l’accès à la culture est inégal entre les âges.
Le ressenti au sein de la population est, sans équivoque, celui d’un déclassement : il ne se passe rien ou plus rien…

La programmation culturelle était plus fédérative et festive et aussi plus marquante durant les années 1980 et 1990, voire tout début 2000. Succès de la fréquentation du théâtre (aujourd’hui devenu « trop petit »), les feux de la st Jean (devenus « trop dangereux »), l’embrasement de la cathédrale (devenu il est vrai « trop risqué »), les Synodales devenus « trop politiques »), les Tambours du Bronx et assimilés (« trop grandioses »), … Bref, non sans nostalgie, la programmation a perdu de sa superbe et a cédé sa place à une programmation de qualité plus « secondaire », « bouche-trous ».


Les lieux de rencontre culturelle sont par définition des lieux d’effervescences intellectuelles, d’émulation sociale collective.
A ce titre, ces lieux participent à l’attractivité de la ville et au maintien de l’activité de certains commerces.

Il faut redonner du contenu à la politique culturelle pour revitaliser et remuscler le Centre-ville et ses quartiers satellites

Pour réanimer la ville, son centre notamment – l’espace sensé être le plus commun -, il est nécessaire d’établir
un cahier des charges ou une programmation plus exigeante et raisonnée pour assurer :

une justice d’accès à la culture. Chaque tranche
générationnelle doit être concernée. L’offre doit être
qualitative, large et complète.

● une pérennisation de manifestations structurantes (inscription dans la durée + succès des fréquentations).
A cet effet, à la manière d’une étude de marché, les propositions faites doivent répondre à un critère d’unicité. La manifestation doit être unique et propre à la ville.
● une culture, aussi, comme auxiliaire économique, d’aura.
● un localisme culturel.
● une mise en scène de la ville.

A l’instar des villes petites ou moyennes, à Sens, la culture est le parent pauvre dans le financement. Une des variables d’ajustement. Le budget consacré en 2021 à Sens est de 3,721M€ (chiffres officiels tous confondus non détaillés).

Nous souhaitons que la ville se dote d’un programme culturel pérenne, spécifique et rayonnant, qui exige des moyens accrus soupesés et assumés, et une stratégie au service de la politique globale : pour qui, pourquoi, comment ? Il y a nécessité à susciter l’intérêt, à créer de l’insolite.
L’art, la culture, le patrimoine doivent fasciner.
La culture n’est ni secondaire ni symbolique. Elle peut être imminemment constructive et potentiellement source de revenus, de retour sur l’investissement, et ce, malgré la taille de la ville. La culture n’est pas l’apanage des villes métropoles. Sens présente un corpus et un prétexte parfois supérieurs à ces dernières. La ville dispose d’un terreau enviable, riche, dense, autour duquel rien ou peu de chose s’articule.


Sens regorge en effet d’une ressource extrême et paradoxalement totalement méconnue. Y compris par les élus eux mêmes qui se succèdent. A charge pour notre groupe de s’y intéresser finement et d’être en capacité de l’exhumer.


A nous d’expliquer notre ville, de la mettre en valeur, la sublimer, la fantasmer, la connaître et la faire connaître.

Sens, c’est …
3500/4500 ans d’histoire urbaine, qui a fabriqué pour partie l’histoire de France. C’est Brennus en -395 et la prise de Rome ! vae Victis ! C’est encore un autre chef gaulois qui a assuré la prise de Delphes, un siècle plus tard, C’est la capitale stratégique d’un peuple gaulois tout aussi stratégique, avant et durant la conquête des Gaules (-55), C’est la riche capitale d’une région gallo-romaine (4ème lyonnaise), C’est 40 à 50000 habitants hors 6 légions en garnison à l’époque gallo-romaine, au 1er siècle, population dont la richesse peut s’apprécier à la capacité de son aqueduc (30 000m3/ jour), C’est l’édification du plus vaste temple de l’empire romain d’Occident, C’est la construction du 3ème amphithéâtre après celui de Rome et celui de Capoue (35000 places) ! dont les vestiges épars sommeillent encore sous le bitume, C’est la résidence du Primat des Gaules et de Germanie, le siège de la chrétienté/ papauté en 1163 (3 ans), la 2ème Rome du continent comme la nomme certains historiens, jusqu’au 12ème siècle, C’est l’un des plus anciens et grands baillages à l’époque médiévale, Une ville de foires, de riches drapiers et de tanneurs, Une ville qui a accueilli les états généraux, Une ville qui a fourni des hommes qui ont trusté l’exercice de l’autorité royale du 9ème au 18ème siècle, et notamment entre le 10ème et le 13ème siècle (autre période d’âge d’or de la ville), C’est le mariage de St Louis en 1234, C’est la 1ère cathédrale gothique (1164), là même où le style a été créé, C’est l’un des plus grands bâtiments civils médiévaux : palais synodal qui a accueilli les états généraux, C’est le lieu de dépôt des reliques de la Sainte-Croix avant la Sainte-Chapelle, C’est le CAMPONT jusqu’en 1622, C’est la dispute du statut de ville capitale jusqu’au 15ème siècle, avec Paris, C’est la naissance et la mort de la royauté (Raoul et Robert 1er gd père d’Hugues Capet/ dauphin : père des 3 derniers rois), C’est la naissance et la mort de l’empire : de Bourrienne à St Denis, C’est le 1er trésor avec celui de Conques, C’est la devise « Urbs antiqua senonum, nulla expugnabilis arte » ou « fidelis et inexpugnabilis arte », gagnée par son système de fortification
des l’époque gallo-romaine + médiévale, C’est aussi une succession ou accumulation de personnalités à valeur nationale et internationale qui ont eu une histoire particulière avec la ville : du baron Thénard au Professeur Ramon, de Jacques Louis David à Jean Cousin, de Marivaux à Mallarmé, de Thomas Becket à Saint-Louis, de Bourrienne à Brennus, Depuis 200 ans, c’est une petite ville dite « bourgeoise », de sous-préfecture, cassée et déclassée par la tabula rasa révolutionnaire au même titre que Reims.


Projets

1

METTRE EN VALEUR LE PATRIMOINE HISTORIQUE ET URBAIN : LES ENJEUX D’UNE SCENOGRAPHIE

  • Plan de sauvegarde des édifices à valeur patrimonial appartenant à la ville : rénovation, embellissement, changement d’affectation (églises St Pierre, Ste Mathie, …),

Valoriser, socler l’existant qui constitue l’identité visible de la ville.

Mettre au jour ! et avec passion !

  • Aménagements et piétonisation des abords des églises St Pierre, Ste Mathie, St Savinien le Jeune, St Maurice, St Pregts, le kiosque : définir des places associées, créer des points de convergence dans les quartiers, anciens faubourgs,
  • Permettre la fréquentation des abords situés tout au long du périmètre de l’édifice de la Cathédrale, par l’établissement d’un cheminement continu : place, jardins de l’archevêché, musées, maison de l’oeuvre.
  • Généralisation du Plan Façades du centre-ville (sous d’autres mécanismes financiers), étendu aux axes principaux (Lucien Cornet, Vauban, général Leclerc, les Promenades (mise au jour de l’assise galloromaine à la charge de la ville…),
  • Convention DRAC/ SRA – universitaires/ chercheurs/ étudiants/ sociétés savantes (ou 1 archéologue municipal) : fouilles de prospection et mise au jour (arènes/ projet ANRU2- NPNRU+ Temple Motte du Ciar, aqueduc mis au jour), LIDAR, géophysique, recherche et libération des sols, …. Des musées à ciel ouvert !
  • Avec les MH, il pourra être évoqué la restitution de la tour de plomb (projet validé dans les années 1990 par la CNMH à l’initiative de B. COLETTE) ou de la flèche du campanile de Nicolas GODINET 1532/1534 (à l’image, mais de manière plus modeste, du projet en cours sur la basilique de St Denis « la rivale » qui n’a pourtant pas été validé par les CNMH : 11 ans de chantier et 28M€). Version contemporaine à soumettre.
  • Réflexion et démarches de classement auprès de l’UNESCO du site Cathédrale + Palais Synodal,
  • Disposition de bornes interactives 3D dynamiques temporaires ou permanentes : simulations 3D (spots : pied de cathédrales, camps de César, les Promenades, l’Ile, …),

La Cathédrale c’est …
La partie émergée de l’iceberg de l’histoire de la ville. Elle est immanquablement la signature de la ville, son élément « marqueur ». Elle est le point focal, la fierté, l’élément référent incontournable auquel la ville est automatiquement associée. Elle est la caution du passé historique de la cite, son fanal.

Malgré le spectacle des lumières, le monument est globalement délaissé. Il conviendra toutefois de s’en défocaliser en s’intéressant également au patrimoine caché, ou enfoui. Il apparaît souhaitable que la ville exploite et tire bénéfice de son patrimoine constituant la partie immergée de l’iceberg..

2

CREER DU PATRIMOINE IMMATERIEL, DE LA CULTURE COLLECTIVE ET URBAINE : PARTOUT ET POUR TOUS

Festival de la Fête des Fous

  • Mise en place du festival de la Fête des Fous (huitaine intense en fin d’année : vers le 26-27-28/12) – registre toutt public, populaire. Restitution d’un charivari/ déguisement masque reprenant la statuaire/ bestiaire des façades Nord de la cathédrale (associant les assos, l’atelier de moulage, …) mise en scène et pyrotechnie de rue (inspiration du bal des diables en Catalogne qui se sont développés depuis 40 ans et sont devenus institutionnels),
    Au Moyen-Age, la fête des Fous de Sens était l’une des plus réputées et subversives.
  • festival international de feux d’artifice (associé à la fête des Fous ou au mariage de Saint-Louis?) – sur plusieurs spots : une ville en « effervescence »,
  • Festival de théâtre du XVIIIè ( Marivaux ?) – plus élitiste (privilégier la saison estivale, pour permettre des mises en scène extérieures : juin/ juillet/ août) : au théâtre, dans la rue, dans la cour du palais Synodal, à la maison de l’oeuvre, et lieux insolites…

Festival International des percussions et musiques ethniques/tribales

  • Registre tout public, populaire (période de l’année à définir : mai+ juin ?), en faisant un écho historique à la légende du Tambour d’Argent,
    A l’image de ce qui avait été programmé et avorté il y a une vingtaine d’année (pour des raisons « … ») : Tambour du Bronx, les Tambours du Burundi, … dont la venue a connu un véritable succès !