Comment mieux impliquer la jeunesse dans la vie de Sens ?

La jeunesse se définit selon plusieurs critères de nature variable.

Une stratification verticale par tranche d’âges :
● Les 11-14 ans
● Les 15-18 ans
● Les 19-25 ans
Cette répartition, donnée à titre indicatif, se cale, pour les besoins du constat et de la réflexion, sur la période de collège, de lycée et d’études post-bac ou assimilées.
Les 3 strates n’engagent pas les mêmes approches. Il faut réfléchir à des actions dédiées, ciblées qui s’inscrivent dans un continuum pour être efficaces.

Dans la conscience collective, « le jeune » – l’adolescent en d’autres termes- apparait comme une entité en gestation, celle-ci n’étant plus tout à fait un enfant ni encore un adulte. Il est important de préciser que la période de l’adolescence tend à s’étendre par rapport aux générations précédentes, à outrepasser l’âge de la majorité (on parle « d’adulescence »). On devient « adulte » une fois ses études révolues et en quête de job.
Dans le cadre de notre analyse, la jeunesse « s’achève » ici à 25 ans.
Les aspirations, les désirs, les projets de chacun évoluent selon les âges qui définissent de facto plusieurs jeunesses.

Une stratification horizontale par les origines sociales, culturelles, ethniques.
La jeunesse – notre jeunesse – est plurielle.
Il ne peut donc être sérieusement portée une seule réponse à des attentes multiples.

Développer une politique en sa faveur, c’est assurer l’avenir de notre ville :
● son propre maintien au sein de la cité durant les différentes périodes de la vie,
● l’implantation de nouveaux foyers pour lesquels dans une démarche prospective, l’offre destinée aux
jeunes (culture, santé, loisirs, éducation, cadre de vie) est souvent un facteur décisif
.
Investir dans la jeunesse, c’est investir pour tous. C’est investir pour soi, du court au long terme.

Les villes métropolitaines et universitaires qui se livrent entre-elles une concurrence à la recherche d’attractivité ont bien saisi les enjeux ou mieux la manne financière de ce que représente la jeunesse et de ce qu’elle engendre.
Bien souvent les étudiants s’y implantent, y travaillent, y fondent un foyer et leur vie, et en deviennent «ambassadeurs ». L’évolution démographique de ces villes universitaires est sans équivoque.
Evidemment, dans notre cas, la réflexion sur l’implantation d’université ou d’antenne, ou de toute autre entité d’enseignement secondaire post-bac doit être menée avec sérieux. Il faut surtout en saisir les rouages, d’autant plus que la ville part de peu. Des tentatives ont été réalisées par le passé et se renouvellent mais restent trop marginales pour s’inscrire dans la durée. La pérennité de ce type d’infrastructure se joue par l’effet masse, que conditionnent le nombre et la qualité de l’offre, la diversité, la complémentarité et la situation même des infrastructures… dont la logique s’inscrira dans un projet global d’attractivité. L’implantation ne peut s’envisager sans tout le reste ; le logement, les loisirs, …

La politique jeunesse de la ville
A ce jour, on peut dire qu’il n’y a pas de politique volontariste en matière de jeunesse. Le budget est diffus et intègre d’autres disciplines: 3 M€ (en 2021) pour la Jeunesse et le Sport. Les coups de rabots faits au nom de la sacro-sainte comptabilité ont mis un terme à une politique volontariste et sociale, dont la ville pouvait s’énorgueillir il y a encore une vingtaine d’années. L’exemple le plus significatif est la vente du Chalet de Combloux (74) qui a permis à des générations d’enfants de bénéficier de colonies, de classes vertes et de classes de neige. L’obtention de labels gadgets ou plus ou moins gadgets (Sens, ville amie des enfants – en partenariat avec l’UNICEF sur la période 2020/2026, …) ne compense pas cette perte.


Enfin, dernière réflexion, la jeunesse acquière une réelle autonomie seulement si elle est en capacité de mobilité. A ce titre, un travail devra être mené pour que les jeunes puissent être en mesure de se déplacer d’un point à un autre, d’échapper, s’ils le souhaitent, au cantonnement géographique et à la sphère familiale.
La question de la gratuité des transports pour les jeunes (11-25) devra être posée.

Il nous faut construire une ville
où les jeunes restent, reviennent, se projettent
et conçoivent leur avenir.

Deux grands axes se dessinent comme suit :

  1. Radioscopie de la jeunesse et mise en place d’une politique en faveur de son autonomie et de son épanouissement.
  2. Développement de l’enseignement secondaire.

    Pour accompagner la jeunesse, nous retiendrons 6 enjeux fondamentaux auxquels nous devrons répondre :
    ● Informer (guichet unique et Maison des Jeunes et de la Culture).
    ● Former (pôle universitaire et d’enseignement).
    ● Insérer (socialement en étant solidaire).
    ● Favoriser les apprentissages de la vie collective et des processus démocratiques.
    ● Valoriser (le talent et l’engagement des jeunes, la participation aux activités civiques).
    ● Donner une place (les jeunes doivent pouvoir investir la ville et les espaces publics).