ALIMENTATION
Nous souhaitons engager
une alternative.
L’agriculture doit être
replacée sous la compétence
de la commune
Nos modes de production agricole et de consommation alimentaire sont responsables de nombreux impacts négatifs sur l’environnement : détérioration des sols et de la biodiversité, pollution des eaux, gaspillage alimentaire suscitant un traitement surnuméraire, forte empreinte carbone, …
Parallèlement, l’accélération du rythme de notre vie, pousse chacun d’entre-nous à une déconnection vis-à-vis de l’équilibre alimentaire et induit malbouffe et consommation d’aliments transformés. Ce mode de consommation bien installé depuis les années 1980 est responsable de 15% de mortalité en France si l’on tient compte de ce qui en résulte : surpoids, diabète, obésité, maladies cardiovasculaires.
Au-delà des maux, l’alimentation renvoie à une nécessité primaire : celle de la subsistance, de la survie.
L’alimentation doit être à la fois plus saine, durable et locale. Il faut donc développer une alimentation connectée aux territoires, à notre territoire.
La crise sanitaire, ou la crise logistique sanitaire (COVID 19 2020/2021) a démontré que l’espace lié au quartier, au territoire proche est le seul à même d’assurer notre subsistance alimentaire et sociale. Il s’agit de penser et de réfléchir à l’introduction d’espaces donateurs, non pas seulement de manière périurbaine, par la mise en œuvre d’une ceinture verte maraîchère, des Boutours à Sainte Béate, mais aussi de manière plus urbaine : un cœur d’ilot, une place, une toiture de parking silo.
La consommation locale, la filière courte, n’est pas un caprice de « bobos » ou une obsession d’écolos .
Nous avons un défi sociétal majeur dont l’actualité et la nécessité pèsent chaque jour davantage : chacun d’entre-nous doit avoir une attitude responsable de « locavore », tendre au « maxi » local (le 100% étant une démagogie pour l’heure). Il faut populariser les circuits-courts et pour cela, la volonté publique doit creuser le sillon en profondeur.
L’objectif est de
reterritorialiser
la satisfaction de nos
besoins alimentaires
Nous allons proposer un pacte pour
l’alimentation durable
qui s’articule autour des enjeux suivants :
- Préserver les terres agricoles,
- Favoriser les circuits courts de proximité,
- Limiter le gaspillage alimentaire.
1- L’agriculture et la “sécurité alimentaire” locale collective : la ceinture maraîchère
Objectifs
- Augmenter la durée d’autonomie alimentaire, qui renvoie au concept d’approvisionnement (quantitatif).
- Augmenter la qualité des produits alimentaires, qui renvoie au concept d’intégrité sanitaire de la nourriture (qualitatif).
- Favoriser la diversification des productions.
- Renouer avec la tradition maraîchère de la ville (qui s’est délitée au fil de l’étalement urbain), en lien avec la notion de création de milieux donateurs (ENVIRONNEMENT).
Propositions
- Réfléchir à l’efficience du Plan Alimentaire Territorial (en cours ou à venir).
- Mise en place et renforcement des PENAP : Périmètre de protection et de mise en valeur des Espaces Naturels et Agricoles Périurbains (outil ayant vocation à protéger sur le long terme les terres et espaces agricoles et naturels). Principe de sanctuarisation des milieux donateurs !
- Instaurer une agriculture placée sous la compétence de la commune.
- Rachat direct de terres agricoles.
- Prise de participation dans les exploitations existantes.
- Création d’exploitations agricoles sur les réserves foncières de la ville.
- Mise en bocage des terres à valeur agricole et à vocation vivrière appartenant à la commune et incitation pour le foncier privé.
Cela se fait ! Pourquoi pas à Sens ?
● Suivant convention, nous procéderons à la mise à disposition des parcelles cultivables appartenant à la ville (ou à faire appartenir à la ville), des réserves foncières en sommeil, par cession, location ou vente, au profit des producteurs bio :
– acteurs de la permaculture (cultiver en respectant la nature et l’écosystème),
– acteurs de la biodynamie (l’un des principaux concepts à l’origine de l’agriculture biologique. Elle présente l’avantage d’intégrer les principes du développement durable en prenant en compte les aspects techniques, économiques, environnementaux et sociaux de chaque exploitation),
– exploitants de micro-fermes* adeptes du système « bio-intensif ».
- Une réflexion sera menée pour la création d’un établissement d’enseignement supérieur portant sur la bioculture en partenariat avec la Chambre de l’agriculture, les professionnels du secteur et le tissu associatif (Cf. Thématique Enseignement Supérieur).
La dispense d’un enseignement supérieur, alliant la théorie à la pratique, permettrait de pérenniser les actions entreprises ainsi que de les optimiser en créant les acteurs de demain dans une démarche de politique durable.
Le bénéfice des dispositifs est multiple et permet une approche systémique de l’alimentation urbaine, reconnectée aux enjeux de santé publique et de protection de l’environnement (…).
- une participation de la société civile dans la gouvernance des systèmes alimentaires urbains.
- une approche flexible et inclusive de la relocalisation, conçue comme une manière de repenser les échanges avec les territoires productifs environnants et les acteurs de la chaîne agro-alimentaire. La relocalisation prend une dimension relationnelle par le truchement de la réduction du nombre d’intermédiaires dans la chaîne logistique et le renforcement de la résilience des systèmes alimentaires urbains.
- un moyen de générer, certes de manière très marginale, des emplois lorsque l’objectif est de vendre la production, plus encore lorsque se pose le problème de la saisonnalité.
● Une sobriété énergétique.
Selon des études publiées par Earth’s Future, les services écosytémiques rendus par l’agriculture de proximité pourraient faire économiser en France entre 75 et 150 milliards d’euros/an, rien qu’en réduction des besoins logistiques et de consommations d’énergie !
● un moyen possible d’assurer l’inclusion de personnes marginalisées (jardins d’insertion, …), de personnes devant faire des travaux d’intérêt général, …
● un moyen d’assurer une offre supplémentaire pour les jobs d’été notamment en faveur des jeunes, locaux ou étudiants, en quête d’un revenu ou d’une démarche personnelle.
2. L’agriculture urbaine :
la proximité alimentaire minimale individuelle
Objectifs
- Accéder à une nourriture de qualité qui s’inscrit dans le registre de la ville du 1/4 d’heure (URBANISME).
- Développer une alimentation complémentaire individualisée.
- Créer des espaces de socialisation : la vie de quartier.
- Faire émerger des tiers-espaces : notion de « rurbanité ».
- Réintroduire l’agriculture et la nature en ville.
Propositions
- Développement de l’agriculture urbaine,
- Jardins partagés, fermes verticales urbaines, permaculture urbaine.
L’agriculture urbaine et sa polymorphie
sont bénéfiques :
● Pour l’environnement
Pour rappel, la large majorité de l’alimentation est importée depuis l’extérieur du sénonais. Aujourd’hui, le degré d’autonomie alimentaire des 100 premières agglomérations urbaines en France est de 2%. L’agriculture urbaine permet
– une relocalisation d’une partie de la production
– l’abaissement du bilan carbone lié à la réduction du nombre de kilomètres effectués par le produit de la production à l’assiette
– de lutter contre l’imperméabilisation des sols
– de générer des ilots de fraicheurs en sanctuarisant des espaces non artificialisés.
● Pour le lien social et l’emploi, l’économie
L’agriculture urbaine induit des interactions sociales, le plus souvent intergénérationnelles. Des liens se forment et se tissent avec régularité lors de l’entretien des productions (entre les habitants d’un immeuble pour une culture sur les toits, les habitants d’un quartier pour un jardin participatif et collectif). Par cet intermédiaire, il s’agit pour chacun de dépasser les limites de son habitation, d’investir collectivement un lieu et d’éprouver un sentiment de fierté : celle de consommer ce que l’on a produit.
● Pour la pédagogie et l’éducation
Sensibilisé, chacun d’entre-nous devient apte à modifier son régime alimentaire, en optant pour des produits frais de saison, peu transformés et variés.
Selon une étude menée en 2013 par l’ASEF (Association Santé Environnement France), presque 9 enfants sur 10 ne savent pas ce qu’est une betterave ! 1 écolier sur 3 ne sait pas identifier un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. L’agriculture urbaine est un moyen de sensibiliser notre jeunesse et donc les futurs consommateurs, par la pratique, à reconnaître ce qu’ils mangent et à s’initier « au bien manger ». Nous sommes ce que nous mangeons ! Il est donc important et essentiel d’assurer une reconnexion à l’alimentation.
● Pour le cadre de vie
A l’instar des villes moyennes ou grandes, la ville de Sens s’est fortement artificialisée depuis les années 1970.
Les espaces urbains laissent peu de place à la végétation et notamment aux espaces dits de pleine terre.
L’acte ou « l’art » de cultiver en ville est un moyen supplémentaire de revégétaliser l’espace urbain avec un motif autre que celui esthétique. Néanmoins, la végétalisation quelqu’en soit le motif est porteuse d’esthétique, de biodiversité, d’ombrage, de rafraîchissement et contribue par là à la redéfinition d’un milieu urbain moins agressif pour les citadins.
● Pour la santé
L’agriculture urbaine est la garantie du circuit-court ! Elle assure aussi la diffusion et la consommation de produits généralement bio et de qualité, avec d’importantes propriétés nutritionnelles.
3. Mise en œuvre d’une vraie valorisation
des déchets alimentaires
Objectifs
● Valoriser les biodéchets (obligation 2024).
● Mettre en place un process durable et une résilience effective : du compost à la production et de la production au compost.
● Atteindre la sobriété.
● Respecter le cycle du vivant.
● Assurer une alimentation décarbonée.
Propositions
● Centres de compostage sur les sites de production agricole pour assurer le retour au sol.
Le compost obtenu pourrait être vendu ou mis à disposition gratuitement (ratio/ hab.) pour inciter le citoyen-jardinier à s’investir dans son jardin.
● Points de compostage sur les sites d’agriculture urbaine de quartier pour un réemploi in situ.
● Création d’une biodéchetterie afin de mettre en place une nouvelle filière de compostage (en complément des déchetteries actuelles).
Les déchets alimentaires sont une richesse ! Biodéchets, ils ont le pouvoir sous forme de compost de nourrir rapidement les sols et de participer à leur autonomie énergétique. Il faut valoriser les déchets alimentaires des professionnels, des restaurateurs, mais aussi des particuliers. Cela permettra, après transformation locale, de créer du compost.